24 septembre 2015

ADJUGE, VENDU !

J'allais vous dire que jusque là, je n'avais jamais osé mettre les pieds dans un Hôtel de Ventes aux enchères, mais pour être honnête, ce n'est pas même que je n'ai jamais osé, je crois que cela ne m'est jamais venu à l'idée. Je m'en faisais une idée d'un mélange de poussiéreux et de "trop haut de gamme, trop cher". Un monde à part, pas pour moi, pourtant amatrice d'Art toujours plus prompte à craquer (raisonnablement) sur une toile originale que sur une reproduction que l'on voit partout, à acheter au moins un petit quelque chose quand je vais sur un salon d'artisanat d'Art parce que je craque tant c'est beau, et aussi par conviction de l'importance de soutenir (à ma petite échelle) le "fait main" et la création.

Mais tout cela c'était avant, parce qu'aujourd'hui je suis allée à DROUOT. 


Ça en jette, non ? 
Et oui, Drouot, rien moins que cela ! 

Drouot est la plus ancienne (1852) et la plus grande institution de ventes aux enchères publiques au monde. 600 000 objets y sont vendus par an, et 5000 visiteurs s'y pressent par jour. Incroyable ! 
Drouot, c'est à Paris, 9 rue Drouot, dans le 9ème. 




J'ai eu la chance d'y être invitée par Anne-Sophie de Le Petit Studiolo http://lepetitstudiolo.com/a-propos/
Professionnelle du marché de l'Art, et forte du constat que nombreux sont ceux qui restent impressionnés par les salles des ventes ou autres galeries, Anne-Sophie a développé, entre autres, une activité très intéressante de sensibilisation et d'aide à l'accès aux œuvres d'art pour tous. (visites, accompagnement, cagnotte cadeau Œuvre d'Art etc.)

C'est donc sous sa houlette et ses explications que j'ai découvert l’Hôtel des Ventes de Drouot, son organisation, ses rouages, ses protocoles et son fonctionnement qui a su évoluer pour rester dans l'air du temps en développant des ventes "online" qui vous permettent de surenchérir à distance. 

Les ventes y sont dites publiques, c'est à dire accessibles à tous. L'accès est donc libre, et chacun peut donc y entrer librement, à n'importe quel moment et pour n'importe quelle vente.  Rien que cela déjà, je ne le savais pas, et n'y avais jamais même pensé.

Sur le site de Drouot http://www.drouot.fr/default.html?lang=fr, la consultation du calendrier des ventes à venir et des catalogues est librement possible. On y trouve tous les lots proposés à la vente, le détail de chacun, ainsi qu'une fourchette de l'estimation du prix (estimation mini et estimation maxi) fixé par l'expert.
La veille de chaque vente, les lots sont exposés au regard de tous. Nous avons ainsi découvert visuellement dans une 1ère salle les bijoux d'une vente de demain, puis dans 2 autres salles, des objets divers, livres, tableaux, quelques vêtements et du mobilier.

Ces 2 dernières salles m'ont beaucoup étonnée car, même si je n'y connais rien et ne suis pas apte à détecter le meuble authentique de valeur, les pièces exposées étaient bien éloignées de l'idée que je me faisais des pièces d'Art vendues dans un tel lieu prestigieux. J'avais là l'impression de déambuler chez un brocanteur, ni plus ni moins. Étonnamment, les prix annoncés (attention, potentiellement très différents de ceux de vente, fonction des enchères) y sont plutôt plus raisonnables que chez le brocanteur du coin ! 

Cela c'est vérifié ensuite car nous avons poursuivi par 2 ventes. 
La 1ère, que nous avons prise en cours, proposait à notre arrivée des caisses contenant de la vaisselle, ou des pièces d'étain, ou divers objets à des prix dérisoires, pour ne pas dire inimaginables ! Des mises à prix à 10€ voire 5 € pour la caisse complète !!! Pas tellement de surenchère, donc des lots qui sont partis maxi pour une vingtaine d'€.
On venait d'arriver, c'était un peu étrange et je n'étais pas certaine de bien comprendre tant les prix m'ont semblée farfelus. Il y avait aussi, je ne vous le cache pas, un certain sentiment de malaise face au sentiment que parfois une vie était résumée dans cette caisse, bradée, éliminée. brrr ....
Il y a eu ensuite des lots de vin. Je m'étais promis (et chéri-chéri m'avait mise en garde) de ne rien acheter, avec le recul, je regrette de ne pas avoir levé la main, connu la fébrilité de celui qui surenchérit, car là encore, les prix étaient juste incroyables ... bien sûr, c'est un pari car impossible de connaitre leur état de conservation, mais tout de même, le risque était bien faible. Et un nectar à un prix défiant toute concurrence s'y cachait surement peut-être.
Il y eu ensuite beaucoup de tableaux, souvent adjugé à un prix inférieur à la simple valeur de leur cadre. Une dame est partie avec 2 tableaux encadrés pour 5€ ! Kitchs à mort, je n'en aurai pas voulu chez moi, mais tout de même, 5€ !!!

Si personne ne se porte acquéreur, ou si le lot n'atteint pas le prix de réserve (c'est à dire le prix minimum qu'en veut son propriétaire), il est alors retiré de la vente. Ce fut le cas quelques fois ici.

Une vraie vie dans la salle, animée par le commissaire priseur plein d'humour, assisté d'une pléiade de personnes aux rôles bien définis (j'ai oublié leurs titres) et assurant une vraie décontraction professionnelle. 

Même Anne-Sophie, habituée des lieux, a été étonnée par cette vente. Elle pense qu'il s'agissait peut-être d'une vente de liquidation. En tout cas, pour la néophyte que j'étais, ce fut une plongée dans le grand bain, très tentante....qui me donne envie d'y revenir. 

Nous avons poursuivi par une vente dans la salle d'à côté. Les portes sont ouvertes, pas de difficulté donc à rentrer, ça rentre, ça sort, on n'a donc pas l'impression de déranger, de ne pas être à sa place ...
Il s'agissait là d'une vente de textiles, anciens apparemment, tentures, tapis, catalogues d'échantillons de tissus anciens, etc. Pour un public plus averti donc, surement des pros ou des passionnés de ce domaine... mais des acheteurs potentiels forts intéressés qui faisaient monter les enchères rivalisant avec les offres téléphoniques (3 personnes au téléphone avec des acheteurs extérieurs) + les offres "online". A en juger par les prix qui montaient, montaient, montaient, il devait s'agir de belles pièces recherchées. 



Vous l'aurez compris, je n'ai rien acheté (et en ai quelques regrets, surtout pour les bouteilles, on ne se refait pas), mais j'ai été franchement séduite par cette visite qui m'a permis d'incroyablement démystifier ce lieu. 
Je sais maintenant que tout s'y télescope, aussi bien dans la salle côté acheteurs, qu'au niveau des lots. 
Je pense que je vais garder un œil régulièrement sur les ventes à venir via le site internet, probablement y entrer faire un tour quand je passerai devant, et ainsi préparer de futurs achats. Parce que contrairement à ce que je pensais, ce n'est pas forcément prestigieux et hors de prix, bien au contraire. 

Et vous, avez-vous déjà l'expérience des vente aux enchères ? 
Des conseils à me donner ? 

Encore merci à Anne-Sophie pour ses explications enrichissantes et cette visite passionnante.

5 commentaires:

  1. Nous nous sommes bien trouvées dans un lieu réservé aux passionnés du marché de l'art. C'était un plaisir de te rencontrer et de revoir les salles Drouot aux côtés d'Anne-Sophie.

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    1. Merci encore pour cet enthousiasme! As-tu pu retourner à Drouot ?

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  2. plaisir partagé Aurélie, et une pure découverte pour moi

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  3. Merci encore pour ce beau billet ! As-tu pu retourner à Drouot ?

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    1. Bonjour, même pas :-(
      J'avoue en dépit du super souvenir que j'en garde avoir un peu oublié....

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